top of page
Knipsel.PNG

BIOGRAPHIE

La vie d'Ariane Bergrichter

Ariane BERGRICHTER (1937-1996)

 

​

Née à Dresden en février 1937 dans une famille issue de la haute bourgeoisie allemande, au rayonnement évident dans la région, Ariane vivra une succession d’évènements tragiques tout au long de sa vie.

 

Son père, Otto BERGRICHTER, décède lorsqu’elle a 1 an. 

Sa mère, Elfriede LUEBCKE, 4ème enfant d’une fratrie de 6, épouse de 3 maris (tous successivement décédés), s’occupe trop tôt, seule, de ses deux enfants.

A 8 ans, Ariane subit le bombardement de Dresde.  Plus tard, survient également la mort tragique de son demi-frère âgé de 20 ans, tué en voiture dans les montagnes suisses.  

 

C’est également en Suisse, à Montreux, qu’elle a étudié dans une prestigieuse école ménagère. Elle pratique le tennis, le ski et étudie les langues. Elle est cultivée et très belle. Tout pour réussir.   

 

Aux sports d’hiver, à Leysin, en 1957, elle rencontre son futur mari, René Servais, belge, qui deviendra docteur en droit. Elle s’engage, se fiance et quitte définitivement son pays natal en 1958.

 

Installation du ménage à Bruxelles en Belgique. Mariage et naissance de leurs 2 enfants. Ariane, après avoir été secrétaire-traductrice pour la Représentation d'Allemagne auprès des Communautés Européennes, devient  top-modèle, sous le pseudonyme de Sonia (61-73).

 

Après dix ans de vie commune ils divorcent et elle perd la garde de ses enfants. Nouvelle tragédie dans son parcours. Commence alors sa longue descente aux enfers.

Plus de travail, plus d’argent, seule et devenue asthmatique, elle créé sans relâche.

 

A cette période, elle réalise une série de « plaques », composées de tout ce qu’elle trouve dans la rue ou d’objets hétéroclites qu’elle assemble. Ses murs en sont couverts. Un jour, débordée par des crises psychotiques à répétition, elle détruit toutes ses plaques. Elle suivra brièvement un traitement contre les effets de la psychose. Elle maigrit, suffoque, demande de l’aide. Les services sociaux lui doivent de l’argent qui n’arrive jamais et cela augmente sa paranoïa. On la persécute, on veut sa peau, sa vie (on a déjà eu celle de son ex-mari mort à 52 ans d'un infarctus, dit-elle). Elle décédera juste avant que la somme soit versée.  

 

Pour témoigner de ces angoisses insupportables, durant ses 9 dernières années

(88-96) Ariane, va écrire en secret et de manière compulsive tout ce qu’elle entend dans sa tête (les tortures qu’elle endure). Les voix qui lui parlent seront scrupuleusement retranscrites durant ses nuits d'insomnie, sur des milliers de feuilles de brouillons ou sur n’importe quel support en papier.

 

A d’autres moments, pour chercher un peu de chaleur humaine et de compagnie, elle va fréquenter intensément le bas de la ville et dessiner inlassablement. De retour chez elle, elle colorie et juxtapose ses dessins puis numérote les assemblages, les plie et les range.

 

Elle ramène, de ses heures passées en ville, un témoignage authentique et contemporain sur l’esprit typiquement bruxellois du centre ville. Elle détaille plus particulièrement l'univers des cafés, le monde ouvrier et toutes sortes d’êtres humains qui l’intéressent. Sa vie personnelle, les fleurs, les enfants, la mode et d’autres éléments qui l’entourent, constituent également des sources d’inspirations. Elle est devenue plus bruxelloise que les Bruxellois, malgré son charmant accent allemand qui ne la quittera jamais. La magnifique jeune femme promise à un brillant avenir achève sa course en femme du peuple, parmi les plus démunis. 

 

Elle décédera officiellement d’une septicémie en décembre 1996, suite à des tortures internes qu’elle attribuera à ses assassins. Durant cette dernière décennie, elle est passée alternativement d'épisodes psychotiques aigus écrivant compulsivement les voix entendues dans sa tête, à des moments de lucidité, de calme et de clairvoyance.

 

C’était une vraie grande artiste. Sensible, discrète et inspirée. Un talent toujours renouvelé, infini. Son intelligence, ses combats, son regard sur la vie et les êtres, cumulés à son destin tragique, ont sans doute induit chez elle la nécessité absolue de témoigner en laissant cette œuvre foisonnante.  Humbles traces, d’une sensibilité « brut » et d’une émotion profonde.

Parcours incroyable de la vie d’une femme, d’une fille, d’une mère.

​

 

Le site et son contenu sont la propriété de Manuela Servais.
Toute reproduction du présent site web ou de parties de ce site, textes et reproductions, ainsi que leur détournement ou leur intégration dans d'autres formes de présentation, requiert l'autorisation écrite de Manuela Servais.

Réalisation du site : Orson Van Den Bos

bottom of page